il y a quelques années, lors d’un concert dans un appartement chic du bas de saint-gilles à bruxelles, stanley brinks nous avait charmé par une (ou deux?) reprise(s) de calypsos. On se souvient en tout cas du morceau parrot (un homme en train de séduire une femme mariée et surpris par l’arrivée subite du mari de celle-ci “while [they] were in romance“, se cache sous le lit mais manque de “passer à la casserole” par la faute d’un perroquet trop bavard, un “old talking parrot“). le soir-même ou en lèger différé, par courrier électronique, andré/stanley m’avait précisé que l’original de la chanson était de/du growling tiger (les chanteurs de calypso ont presque toujours des pseudonymes assez incroyables: attila the hun, lord invader, roaring lion, king radio…!!!).
Un an et demi plus tard, stanley brinks et freschard ont prouvé que leur attrait pour cette musique née dans le contexte du carnaval de trinidad (caraïbes) au début du vingtième siècle (avant de devenir internationalement très populaire et de bien s’exporter, quelques trente ou quarante ans plus tard) n’était pas un caprice fugace ou une passade. dimanche, c’est carrément un des trois sets (après les sets de leurs morceaux respectifs) qu’ils consacrent à ces chansons d’observation sociale à la fois drôles et profondes (un certain art de l’ironie et de la satire). les deux amoureux-musiciens vendent même sous la bannière de “kreuzberg museum” un disque sobrement intitulé “calypso”. lors de la pause cigarette dans la ruelle entre le concert de freschard – où andré a fait des merveilles dans la ponctuation et le surlignage discret mais efficace des mélodies de sa compagne - et le sien, andré me parle de ses recherches compliquées de cd’s de calypso à berlin, à new-york, à londres, d’un collectionneur mondialement renommé de 78 tours d’origine vivant en islande, de leur second albums de calypsos qu’ils sont en train d’enregistrer avec des musiciens de passage à new-york.
ce qui est bien avec leur projet, tant en concert que sur disque c’est qu’on est dans le respect sans être dans la muséification (malgré le titre du disque), leurs versions sont à la fois totalement calypsos et très proches de leurs propres chansons, au point qu’ils sont arrivés à glisser au sein de leur florilège de reprises un ou deux calypsos contemporains, bien à eux, qui arrivent à presque ne pas se faire remarquer…puis, les onze reprises du disque proposent autant de rebonds vers les versions “originales” – ou en tout cas, des versions plus anciennes – de seven skeletons found in the yard, shango, i don’t know how the young men living, the parrot, theresa, new york subway, exploiting, monkey, shop closing ordinance, women are good and women are bad, edward the viii…
Source : http://globeglauber.wordpress.com (merci)